L’innovation est l’un des leviers permettant d’accélérer le développement d’une entreprise. D’autres leviers existent : l’innovation n’est donc pas une fin en soi…
Dans de nombreuses PME ou d’ETI, l’innovation n’est pas structurée. Elle existe en fonction des opportunités, entremêlée à l’opérationnel et au quotidien… De nombreux chefs d’entreprises considèrent qu’ils innovent comme Monsieur Jourdain, sans vraiment en être conscients… et c’est parfois vrai !
Innovation, croissance et agilité
Il y a cependant un intérêt pour une PME ou une ETI à structurer son innovation car c’est à la fois un facteur de croissance et d’agilité pour l’entreprise.
Facteur de croissance, car mise en oeuvre intelligemment, l’innovation génère de nouveaux relais de croissance pour l’entreprise : nouveau business model (ou modèle d’affaire), service ou produit innovant, nouvelle offre ou solution, nouveaux marchés, sont autant d’opportunités de croissance pour la PME ou l’ETI. L’innovation est donc clairement une des options qui doit être considérée dans une stratégie de croissance d’entreprise.
Facteur d’agilité, car le développement d’une culture de l’innovation dans une entreprise change la façon de considérer le marché et les évènements, ce qui permet de créer, d’identifier ou de saisir des opportunités que l’on n’aurait pas autrement perçues… En PME, la mise en place d’une innovation structurée change aussi les dynamiques internes, participe à la motivation et à l’engagement des collaborateurs, crée une fierté partagée lors du lancement des nouveaux produits ou services.
C’est pourquoi, lors que nous accompagnons nos clients pour les aider à transformer leur entreprise (et leur équipe) en entreprise agile, l’innovation est l’un des axes que nous les aidons à développer, en complément des axes anticipation et coopération (que certains appellent collaboration).
Pourquoi structurer l’innovation ?
Innover, c’est d’abord proposer à ses clients et prospects une offre en rupture avec ce qui était précédemment commercialisé, que cela soit par l’entreprise ou par ses concurrents. C’est donc repousser les limites connues, que cela soit techniquement ou commercialement. Il s’agit donc d’une initiative qui comporte des incertitudes, voire des risques.
Or l’innovation consiste à investir aujourd’hui des moyens , pas forcément très élevés (voir ci-dessous), dans l’espoir d’avoir un retour sur l’investissement (ROI) futur avec un effet de levier. L’innovation ne se borne donc pas à la créativité; elle doit s’étendre jusqu’à la commercialisation réussie de la nouvelle offre.
Incertitudes + investissement de moyens + ROI espéré, voici de bonnes raisons pour que le chef d’entreprise tente d’augmenter ses chances de succès… d’où l’intérêt de structurer à minima le processus innovation…
Un des avantages collatéraux de cette structuration est qu’une fois les objectifs clairement définis, il est possible d’aller chercher des aides, subventions ou Crédit d’Impôt Recherche (CIR) pour rendre le projet viable, l’accélérer ou tout simplement le fiabiliser…
Comment structurer l’innovation ?
On ne structure pas l’innovation dans une PME comme une ETI, pas dans une ETI comme dans un grand groupe… A chaque entreprise il y a une façon adaptée, voire optimale, de structurer l’innovation.
Notre expérience montre cependant qu’il y a des bonnes pratiques qui permettent aux PME de développer un processus d’innovation en maîtrisant au maximum les coûts et les incertitudes. Ces bonnes pratiques ont pour points communs d’être économes en moyens, de procéder par petites étapes et de valider quasi simultanément les évolutions et apprentissages avec les clients (voire de les impliquer dans un forme de co-conception). Cette approche pragmatique permet de rendre compatible un processus structuré d’innovation et la réalité de la PME.
Plusieurs approches théoriques de l’innovation co-existent. Dans la réalité, nos clients structurent un processus d’innovation qui leur ressemble, hybride de ces différentes approches.
Lean Startup et Lean Business, une validation du marché par l’apprentissage permanent.
D’abord, les démarches de type Lean Startup ou Lean Business, qui sont d’une certaines façons une adaptation du lean industriel à la conception, la mise au point et la commercialisation de produits ou de services innovants. Petits pas, apprentissage permanent, validation par étapes, permettent d’avancer à son rythme en testant en permanence le marché, avec de vrais retours des clients et utilisateurs, afin de s’assurer que ce que l’on innove va être un succès. C’est une approche rassurante et économe en moyens.
Innovation et Design Thinking, une prise en compte accentuée du client
Ensuite, dans la même veine et le même esprit, il est possible de s’inspirer de l’approche Design Thinking. Selon Wikipédia, « Le Design Thinking est une approche de l’innovation et de son management qui se veut une synthèse entre la pensée analytique et la pensée intuitive. Il s’appuie beaucoup sur un processus de co-créativité impliquant des retours de l’utilisateur final. »
A l’échelle d’une PME ou d’une ETI, il est très facile de déployer une démarche de type Design Thinking. Les coûts sont relativement faibles et les retours clients très enrichissants.
L’Open Innovation, un moyen d’élargir sa vision
Enfin, des stratégies de collaboration et de partenariats avec des organisations extérieures (clients, fournisseurs, autres entreprises, universités…) peuvent être considérées à l’échelle de la PME. Avec cette approche d’Open Innovation, on élève la complexité du processus de part l’augmentation du nombre d’acteurs extérieurs à l’organisation. Mais avec cette complexité vient aussi un enrichissement du fait de la multiplicité des points de vue, des expériences, des compétences et des objectifs… C’est un moyen de donner de l’étoffe au projet en apportant des angles de vue très différents, tout en répartissant les coûts sur plusieurs organisations. Tous les projets ne doivent pas être traités en Open Innovation : il faut d’abord décider en interne de la stratégie de Propriété Intellectuelle (PI), et en fonction de la stratégie de PI retenue, choisir d’ouvrir ou non le projet vers des partenaires soigneusement choisis.
Choisir un processus d’innovation adapté à la réalité de la PME
La bonne nouvelle pour les PME et les ETI est donc que des solutions simples et frugales existent. Les petites et moyennes entreprises n’ont, en effet, pas d’autre choix que de commencer à structurer modestement leur innovation, d’apprendre en faisant, pour ensuite augmenter leurs ambitions, et donc les moyens déployés, en fonction de leurs réussites.
Structurer l’Innovation avec ces nouvelles approches a des bénéfices au delà de l’accélération de la croissance de l’entreprise.
En PME ou ETI, cette approche très pragmatique permet d’engager pleinement les collaborateurs dans le processus, et d’augmenter ainsi leur motivation.
En parallèle, cette démarche permet d’établir de nouvelles relations avec ses clients, supportées par une meilleure prise en compte de leur problèmes et besoins, et par une forme de co-création d’une solution adaptée à leur situation.
Notre constat, c’est que le déploiement d’un processus structuré d’innovation transforme plus largement la culture et les pratiques de l’organisation. C’est donc un point d’entrée privilégié dans un processus de transformation d’entreprise, notamment de PME et d’ETI.
Et vous, quelles sont vos pratiques, vos expériences, vos apprentissages ?